Pour se remettre dans le contexte, rappelons que le confinement a débuté le 17 mars et s’est terminé le 11 mai 2020, soit deux jours avant cette audition.
Les éléments clefs de cette audition:
DGGN:
Notre analyse: La tournure de cette phrase laisse penser qu’en tout, la gendarmerie n’a compté que 388 confinés et 6 hospitalisés.. Or, il s’agit ici des chiffres des militaires confinés en date de l’audition. En effet, le DGGN indiquait devant les députés, le 22 avril, qu’au plus fort de la crise 2,3% des gendarmes étaient confinés, soit 2 300 personnels d’après notre calcul (se basant sur 100 000 gendarmes).Ma première préoccupation était de préserver le potentiel humain. Heureusement, les gendarmes se sont vite approprié les modalités de fonctionnement, les gestes barrières et se sont remarquablement adaptés pour limiter les cas d’infection. Nous n’avons déploré que deux décès, bien moins que ce que je craignais. Les gendarmes ont su s’organiser tout en restant très présents sur le terrain. Nous relevons 583 gendarmes testés positifs — mais nous n’avons pas testé tout le monde -, 338 confinés et 6 hospitalisés, dont un encore en réanimation. Nous avons tout fait pour éviter l’infection des familles, principale angoisse des gendarmes, grâce à l’engagement de toute la hiérarchie, jusqu’au niveau le plus bas.
Question de M. Joaquim Pueyo:
DGGN:Les gendarmes ont fait du bon travail dans l’Orne, mais ne disposaient pas de beaucoup d’équipements de protection au début de la crise. La mobilisation des personnels depuis des mois a-t-elle eu des répercussions sur leur moral et leur engagement ?
Notre analyse: on peut s’interroger si « très peu » de gendarme est la bonne mesure. Quel est le chiffre réel de gendarmes confinés sur la totalité de la crise? Pourquoi n’est-il jamais donné. Par ailleurs, et c’est révélateur de ce que pense le DGGN du port du masque, M.Christian RODRIGUEZ pense qu’un masque par jour par gendarme suffit.Nous avions un stock de masques FFP2 qui ont été remis aux soignants, ce qui m’a conduit à mettre l’accent sur les gestes barrières et les comportements individuels. Très peu de gendarmes ont été infectés. Au demeurant, avec un stock de 3,5 millions d’unités, nous avons de la marge, même si chaque gendarme en utilisait un par journée de travail. Et les visières ont été distribuées assez rapidement.
Question de Mme Carole Bureau-Bonnard:
DGGN:Votre stock de masques est-il suffisant pour réaliser les escortes vers les tribunaux, non seulement pour les mis en cause mais aussi pour les gendarmes eux-mêmes, qui ont un devoir d’exemplarité à l’égard du public ?
Notre analyse: Le DGGN, outre le fait de prendre ses personnels pour de la « troupaille », doit bien faire rire les Députés, devant lesquels il déclarait le 22 avril 2020: « En revanche, ce que je leur ai dit dès le début, c’est qu’un masque porté de manière préventive ne sert à rien. Voir deux gendarmes dans une voiture avec un masque, je trouve ça ridicule ». Preuve est faite que le DGGN n’a pas une vision éclairée.Pour le port du masque et des visières, nous appliquons la directive gouvernementale. Vous avez raison d’évoquer le devoir d’exemplarité. Nous avons fait une réunion de calage des normes et des doctrines afin que les gens de terrain sachent quand porter le masque. Dès lors qu’on n’est pas capable d’être à plus d’un mètre, notamment dans un véhicule, il faut en mettre un.